L’art n’est pas un fait à constater mais un concept à évaluer

La présence caractérise un mode d'être de l'homme et par extension un rapport de personne à personne.

Je suis d'autant plus présent à autrui que je lui accorde d'attention :

• une ouverture à autrui ;

• un souci de l'autre ;

• un abandon de soi pour l'autre.

Lorsque je ne considère autrui comme une fonction (un employé, un prof, un élève...) le rapport de présence diminue, voir disparaît.

Autrui est alors saisi comme un objet, pour parler de présence il faut reconnaître une conscience.

Avec l'œuvre d'art également quelque chose de l'ordre de la présence peut s'établir.

Parce que je suppose derrière l'œuvre une conscience une potentialité de dialogue.

Littéralement l'œuvre me donne à penser.

Cette présence est-elle celle de l'auteur ou l'œuvre est-elle dotée d'une certaine autonomie ?

D'où des problématiques du type :

• Convient-il de détacher l'œuvre de son auteur (affaire de Bertrand Cantat ou de Céline)

• Suis-je libre de mes interprétations ou celle de l'auteur fait-elle loi ?

Dans l’objet purement technique cette présence est recouverte par l’utilité affichée par le concepteur.

Le concepteur lui-même disparaît.

Nous n'en viendrions pas à cesser de nous servir d'un tire-bouchon parce que son concepteur a des mœurs dissolues.