Le problème de la liberté
Position du problème
Sa théorie suppose que les êtres humains ne disposent pas d'eux-mêmes.
Une grande partie de leur vie psychique leur échappe totalement
Leurs conduites, leurs opinions, leurs amours, et leurs haines, sont hors de leur contrôle.
Nous serions dépendants de forces obscures qui nous gouvernent à notre insu.
Les choix qui pouvaient paraître décidés en fonction d'idéaux moraux se découvraient soumis à d'obscurs déterminismes passionnels
Nous sommes dans l'ignorance des tendances profondes qui motivent nos conduites, nos choix intellectuels et affectifs, nos jugements
La fin du libre arbitre
Si l'hypothèse de Freud est exacte nous devons alors renoncer à notre liberté et par là à toute forme de responsabilité.
Car si je ne peux savoir quels sont les mobiles premiers de mes actions alors je ne peux me déterminer à agir librement
C'est mon inconscient qui décide pour moi.
Dès lors c'est un alibi parfait pour rendre raison de n'importe quelle attitude : la responsabilité en incombe nécessairement à mon inconscient or je ne peux diriger mon inconscient.
La justice telle que nous l'entendons n'a alors plus lieu d'être.
Freud reconnaît d'ailleurs la justesse de l'argument, considérant lui-même le libre arbitre comme une illusion réconfortante de la conscience.
Cf. Les trois révolutions : Copernic, Darwin et Freud [pdf].
Un double schizophrénique
Faut-il y voir pour autant un autre sujet, un double schizophrénique qui déciderait pour moi.
C'est effectivement ainsi que la pensée commune voit l'inconscient freudien, bien aidée par la littérature et le cinéma (Mister Hide, Figth Club, etc.)
Freud ne scinde pas ainsi le sujet en deux entités distinctes et autonomes, c'est une guerre interne qui se joue non entre deux sujets mais entre les pensées acceptables et les pensées inacceptables pour la conscience.