Préliminaire
Comprendre le texte
Il ne s'agit pas de se contenter d'une lecture approximative mais d'enter dans le détail des éléments qui compose le texte.
Le texte est à l'origine de la production des deux questions et non seulement de la question d'interprétation.
Vous êtes évalués sur votre capacité à lire, c'est-à-dire à éveiller le sens du texte, à être en mesure de rendre compte des éléments qu'un lecteur non-consciencieux laisserait échapper.
Méthode : Première lecture
lire une première fois le texte sans chercher à en percer tous les mystères
prendre connaissance des questions d'interprétation et de réflexion - lecture appuyée
Ces questions vont diriger votre seconde lecture (vous y trouverez des indices relatifs au thème, à la thèse et au problème soulevés par le texte)
Exemple : Arnauld et Nicole, La logique ou l’art de penser (1662)
Il y en a qui parlent mieux qu’ils ne pensent, et d’autres qui pensent mieux qu’ils ne parlent. Ainsi, la raison veut que ceux qui en sont capables n’en jugent point par ces choses extérieures, et qu’ils ne laissent pas de se rendre à la vérité, non seulement lorsqu’elle est proposée avec ces manières choquantes et désagréables, mais lors même qu’elle est mêlée avec quantité de faussetés : car une même personne peut dire vrai en une chose et faux dans une autre, avoir raison en ce point et tort en celui-là.
Il faut donc considérer chaque chose séparément, c’est-à-dire qu’il faut juger de la manière par la manière, et du fond par le fond, et non du fond par la manière, ni de la manière par le fond. Une personne a tort de parler avec colère, et elle a raison de dire vrai ; et, au contraire, une autre a raison de parler sagement et civilement, et elle a tort d’avancer des faussetés.
Mais, comme il est raisonnable d’être sur ses gardes, pour ne pas conclure qu’une chose est vraie ou fausse, parce qu’elle est proposée de telle ou telle façon, il est juste aussi que ceux qui désirent persuader les autres de quelque vérité qu’ils ont reconnue s’étudient à la revêtir des manières favorables qui sont propres à la faire approuver, et à éviter les manières odieuses qui ne sont capables que d’en éloigner les hommes.
Ils doivent se souvenir que, quand il s’agit d’entrer dans l’esprit du monde, c’est peu de chose que d’avoir raison ; et que c’est un grand mal de n’avoir que raison, et de n’avoir pas ce qui est nécessaire pour faire goûter la raison.
Question d’interprétation philosophique : Comment Arnauld et Nicole parviennent-ils à justifier l’usage de la rhétorique ?
Question de réflexion littéraire : Qu’est-ce que bien parler ?