Introduction
Définition : langage
« Faculté que les hommes possèdent d'exprimer leur pensée et de communiquer entre eux au moyen d'un système de signes conventionnels vocaux et/ou graphiques constituant une langue; p. méton. le langage comme réalisation de cette faculté. »
TLF
Genèse, XI, 1-9
Toute la terre avait une même langue et des paroles semblables. 2 Or, en émigrant de l'Orient, les hommes avaient trouvé une vallée dans le pays de Sennaar, et s'y étaient arrêtés. Ils se dirent l'un à l'autre: "Çà, préparons des briques et cuisons-les au feu." Et la brique leur tint lieu de pierre, et le bitume de mortier. Ils dirent: "Allons, bâtissons-nous une ville, et une tour dont le sommet atteigne le ciel ; faisons-nous un établissement durable, pour ne pas nous disperser sur toute la face de la terre." Le Seigneur descendit sur la terre, pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils de l'homme; et il dit : "Voici un peuple uni, tous ayant une même langue. C'est ainsi qu'ils ont pu commencer leur entreprise et dès lors tout ce qu'ils ont projeté leur réussirait également. Or çà, paraissons! Et, ici même, confondons leur langage, de sorte que l'un n'entende pas le langage de l'autre." Le Seigneur les dispersa donc de ce lieu sur toute la face de la terre, les hommes ayant renoncé à bâtir la ville. C'est pourquoi on la nomma Babel, parce que là le Seigneur confondit le langage de tous les hommes et de là l’Éternel les dispersa sur toute la face de la terre.
Langue savante
Nous pouvons noter jusqu'au XVIIIe siècle, en Europe, la langue savante était pour l'essentiel le latin.
Ainsi la communauté qui tentait de percer les mystères du monde employait une seule et même langue.
Aujourd'hui encore l'anglais reste une référence dans le monde de la recherche internationale.
Dans ce cadre la question des rapports entre la structure de la langue et la structure de la pensée se pose.
Paradoxe
Problématique
La diversité des langues a-t-elle pour conséquence de ruiner toute prétention à l'élaboration d'une vérité universelle ?
Une réponse affirmative nous conduit-elle nécessairement à considérer que le concept d'humanité est un vain mot ?
Si chaque langue, chaque culture isole nécessairement la société qui la porte des autres sociétés alors aucune unité du genre humain ne peut être pensée.
Autrement dit, l'autre (celui qui ne parle pas ma langue) est-il nécessairement un barbare[3] ? Puis-je me reconnaître dans l'étranger ou son altérité[4] est-elle irréductible[5] ?
Deux problèmes se dégagent ici :
Toute vérité est-elle nécessairement relative ?
Si la forme de la rationalité diffère selon les cultures le concept d'humanité devient-il inconsistant[6] ?