Introduction
Le déterminisme postule :
il n'y a pas de phénomène sans cause qui le produise ;
dans les mêmes conditions, les mêmes causes produisent nécessairement les mêmes effets.
La réalité tout entière semble bien reposer sur ces principes.
ils nous semblent relever de l'évidence
nous avons vu dans une leçon précédente comment Bergson démontrait que la reconnaissance de cette régularité par la conscience était nécessaire pour nous permettre d'évoluer dans le monde.
Pourquoi alors, le déterminisme ferait-il problème dans le contexte de notre existence ?
Pour le comprendre il convient de nous intéresser à la notion de liberté.
Nous trouvons dans le dictionnaire cette définition de la liberté :
« État de celui, de ce qui n'est pas soumis à une ou des contrainte(s) externe(s) »
TLFi
Agir sans contrainte :
aucune cause ne détermine notre action si ce n'est notre volonté propre
dans les mêmes circonstances, nous pouvons choisir des façons d'agir différentes.
La liberté entre en contradiction directe avec les principes du déterminisme.
Nous avons donc ici affaire à un paradoxe : deux propositions entendues comme également vraies s'excluent l'une l'autre.
Le problème qui nous occupera sera donc le suivant :
la liberté consiste-t-elle en une simple impression sans fondement ou est-elle une exception singulière dans un monde régi par le déterminisme ?
C'est là une question cruciale pour deux raisons :
S'il faut faire le deuil de la liberté alors le sens même de l'existence humaine est remis en cause.
Nous ne serions plus maîtres de nos actions mais contraints de réaliser un destin pré-établi de toute éternité.
Cela ruine par conséquent la possibilité de penser une responsabilité morale effective.
Car si nous ne sommes pas maîtres de nos actions alors nous ne pouvons être tenus pour responsables de ces dernières.
Personne alors n'est en droit de nous reprocher nos fautes, aucune exaction ne peut être punie ni même jugée.