Le désir comme moteur de l'être
Détour par le vécu
Certains éléments entrent en contradiction avec notre représentation habituelle du désir :
Il nous arrive de retarder la réalisation d'un désir
l'effort de réalisation du désir a une importance dans la qualité du plaisir ressenti
Avoir sans peine semble être un dû, il n'y a pas de mérite (exemple des notes)
Nous n'aimons rien tant que le risque de perdre quand au final nous réussissons.
Le moment d'indécision où l'objet du désir est à porté de main mais nous échappe encore.
Nous nous sentons vivant car il nous semble que le résultat dépend de nous.
Pourquoi ? Qu'est-ce qui dans le désir produit ce sentiment ?
Méthode :
Il ne faut jamais se contenter de constater quelque chose dans la réalité encore faut-il le justifier rationnellement ou du moins s'efforcer de le faire.
Nous passons donc du "détour par le vécu" à la "justification rationnelle".
Justification rationnelle
Reconnaître la présence d'un manque consiste à affirmer que notre être est incomplet. C'est l'insatisfaction de l'être-là.
En ce sens le désir est une recherche de l'altérité.
Désirer c'est vouloir devenir autre.
C'est le moteur de l'action.
Nous retrouvons ici Aristote qui nous disait que le but de toute action est le bonheur.
Par là il nous indiquait que le bonheur ne se trouve pas dans la consommation mais dans l'action.
Le bonheur est donc éloigné de son sens étymologique (heureuse rencontre) qui ne dépend pas de nous.
Au contraire le bonheur se construit, il demande une participation de l'individu puisqu'il vise à se changer soi-même.
Aristote : la vertu
L'homme n'est pas un être achevé à la naissance.
Il convient de pratiquer la vertu pour se réaliser.
Passage de la puissance à l'acte.
Exemple :
L'objectif de l'enseignant est de donner l'envie d'apprendre (cf. Jacques Rancière, Le maître ignorant)
« Enseigner, ce n'est pas remplir un vase, c'est allumer un feu. »
disait Aristophane (Ve av. JC)
Donner l'envie à l'étudiant de sortir de lui-même, éveiller le désir donc.