Scheler

L'interprétation

Scheler va plus loin en critiquant la notion même de traduction.

Le sens ne se donne pas dans un effort d'interprétation mais de manière immédiate.

Selon lui nous percevons autrui de manière immédiate. Nous ne concluons pas du geste à la colère nous voyons la colère.

Pour revenir au cours sur la perception nous avions vu que la perception n'était ni vraie ni fausse, ce qui l'était c'était le jugement sur la perception. Ici également, Scheler nous dit que nous percevons les émotions directement ce qui est vrai ou faux c'est le jugement que je formule sur la perception (mon interlocuteur me ment-il, cherche-t-il à dissimuler, est-il fou ?...)

Analyse du contre-sens

Fin de la colonne 2.

« Je puis dire raisonnablement : "Vous voulez dire autre chose que ce que vous dites ; vous vous exprimez mal" : c'est-à-dire que je saisis le sens de ce qu'il voulait dire, sens qui ne découle certainement pas de ses paroles, car s'il en était ainsi, je ne pourrais pas le corriger conformément à l'intention que j'attribue d'avance à leur auteur. »

Nous voyons bien que s'il s'agissait uniquement d'interprétation nous ne pourrions accéder qu'à ce qui est dit et non à ce qui voulait être dit.

Il faut bien dès lors que nous percevions le sens de manière immédiate, sans le recours à l'interprétation.

« Je ne perçois pas la colère ou la menace comme un fait psychique caché derrière le geste, je lis la col_re dans le geste, le geste ne me fait pas penser à la colère, il est la colère elle-même.' »

Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, p. 215 (1945).

Dépassement de la position cartésienne

Il n'y aurait donc pas une substance pensante reliée accidentellement à une substance étendue mais il y aurait une union essentielle entre les deux.

Repère essentiel-accidentel[1].

L'incarnation ne consisterait pas à posséder un corps comme un objet (distinct) mais cette incarnation serait le mode d'existence de la conscience elle-même.