Exposer ou chercher

L'étonnement

L'étonnement implique l'existence d'un problème.

Non un problème construit comme le professeur de mathématique qui invente des problèmes fictifs pour permettre aux élèves d'appliquer des théorèmes.

Mais un problème réel, une incompréhension face au réel.

En ce sens nous sommes tous philosophes puisque tous nous sommes confrontés à des problèmes.

On s'étonne de l'acception d'un mot, d'un désaccord sur une conduite, de la marche des étoiles, de la présence d'une chose, d'un événement...

Pour s'en sortir en philosophie il convient de réaliser la double démarche suivante :

  • être convaincu que vous êtes en capacité de réussir (qu'il n'y a rien pour vous d'insurmontable, la complexité n'est qu'apparente et vous en viendrez à bout) ;

  • avoir la volonté effective d'apprendre, être prêt à consentir les efforts nécessaires pour accéder à cette connaissance.

La différence entre le professeur et vous réside dans le fait que je détiens des outils et des références qui vous font défaut mais vous comme moi nous sommes en état de nous étonner et de chercher des réponses pour résoudre nos étonnements.

L'enseignement de la philosophie

Deux branches dans l'enseignement de la philosophie

  • l'histoire de la philosophie

  • la philosophie générale

L'histoire de la philosophie

Elle a pour objet d'exposer et de rendre compte des thèses développées par les philosophes.

Il s'agit donc de prendre en charge un discours philosophique particulier et d'en produire une explication, une vulgarisation.

Cette matière est très proche des autres matières enseignées (histoire, mathématiques...), le professeur détient un savoir qu'il doit transmettre aussi fidèlement que possible à ses élèves.

Le rôle de l'élève est de se mettre en capacité de reproduire sur demande les contenus de l'enseignement.

La philosophie générale

Ici il ne s'agit plus de déverser une connaissance pré-établie

« Enseigner ce n'est pas remplir un vase, c'est allumer un feu » citation attribuée tour à tour à Aristophane, Montaigne ou Rabelais...

Il convient ici de faire de la philosophie, non à partir de rien, on s'appuie alors sur des pensées de grands philosophes mais nous sommes (le professeur ainsi que les élèves) les artisans de la pensée elle-même.

Nous posons un problème et tentons vaille que vaille d'y répondre, d'apporter notre propre réponse sur la base d'une réflexion articulée.

Conséquence pour le cours

L'objet de l'enseignement d'HLP n'est pas de proposer un cours d'histoire de la philosophie mais bien de philosophie générale.

Je ne vais pas vous proposer une exposé que vous n'aurez qu'à apprendre pour réussir à l'examen mais nous allons ensemble conduire une démarche de réflexion sur la base d'un problème préalablement déterminé.

La philosophie n'expose pas, elle cherche.

Ainsi, sur la base de l'intitulé Les pouvoirs de la parole, nous allons creuser.

Je ne vais donc pas réaliser un plan en trois parties : l'art, l'autorité puis la séduction

Nous croiserons ces éléments au cours de notre investigation.

Le cours se construira autour de l'avancée de notre réflexions commune.

De même, je ne suivrai donc pas un plan convenu à l'avance avec la professeure de littérature.