Problématisation
Méthode :
Le premier travail du philosophe consiste à problématiser c'est-à-dire à s'étonner
S'il n'y a pas de vrai problème, à quoi bon chercher...
Dire et faire
La parole s'oppose souvent à l'acte
l'acte c'est ce qui produit un effet
c'est donc ce qui est proprement doté de pouvoir
C'est la raison pour laquelle celui qui parle sans faire est souvent dévalorisé
Celui qui s'enferme dans les mots semble passer à côté de la vie, c'est un rêveur et le rêve ne produit rien.
L'ingénieur crée et par là modifie la réalité
Le scientifique produit des applications techniques qui ont un effet sur le monde
Le philosophe reste enfermé dans la pensée et le discours, il est tourné vers la pensée pour se consoler de sa paresse d’agir
Or, on peut tout imaginer du moment que l’on ne se confronte pas au coefficient d’adversité de la réalité.
Le langage laisse le monde intact, il n’a aucune espèce d’efficience, il bavarde mais ne fait rien.
La preuve est que la philosophie stagne quand la science progresse, les questions agitées par Platon restent discutées encore aujourd'hui
La parole loin d'être un pouvoir semble creuse.
Reste que :
les publicitaires dépensent sans compter
les entraîneurs parlent à leurs joueurs à la mi-temps
l'avocat par sa plaidoirie sauve une situation désespérée
et le corbeau finit par lâcher le fromage.
Il semble que par la parole on puisse faire autre chose que constater le monde
Le moyen le plus sûr d’attraper un objet hors de ma portée sans me déplacer moi-même n’est pas de m’en remettre à la télékinésie mais de demander à quelqu’un d’autre : « passe-moi le sel »
De fait le programme d'HLP nous met sur la voie puisqu'il décline les pouvoirs de la parole ainsi :
l'art
la séduction
l'autorité
Dire, c’est parfois provoquer quelque chose dans le cours des affaires humaines
C’est ce qu’ont compris les grands orateurs qui, depuis l’antiquité, hypnotisent les foules, infléchissent sur le déroulement des procès et plus généralement la vie de la cité
Mais ses effets ont pour vocation de manipuler, un pouvoir d’agir sur les âmes humaines.
Ces trois éléments semblent être des moyens détournés et moralement discutables pour arriver à ses fins
la rhétorique parie sur la faiblesse potentielle de son auditoire, sur son ignorance, et flatte les bas désirs d’une nature humaine indisciplinée.
Fondamental :
Les pouvoirs de la parole sont-il nécessairement fallacieux[1] ou y a-t-il un véritable pouvoir de la parole qui donnerait une dignité aux humanités ?
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