Réponse au problème posé par l'inconscient

Nous arrivons donc au terme de notre parcours, il nous reste cependant à lever un problème que nous avions évoqué lors de la leçon consacrée à l'inconscient :

Si la liberté est effective, ne doit-on pas considérer que la prétention de la psychologie est vaine, puisque cette dernière cherche à définir les lois du comportement humain ?

Sciences dures et sciences molles

Pour sortir de l'impasse et donner un sens à la prétention des psychologues ou des sociologues, il convient de reconnaître qu'une différence essentielle les sépare des physiciens, chimistes ou biologistes.

Les sciences humaines visent moins à établir des lois immuables du comportement humain qu'a y distinguer des tendances.

C'est la raison pour laquelle l'outil statistique y prend une telle importance.

En effet, une analyse statistique produit une probabilité alors qu'une expérience de physique s'efforce d'établir un lien nécessaire.

ExempleExpérience de Milgram

Dans l'expérience de Stanley Milgram par exemple, « 65 % des sujets de l'expérience vont jusqu'au bout, en administrant un choc de 450 volts à l'élève ».

Ce qui signifie que nous avons 35 % de chance de ne pas agir ainsi.

La liberté se trouve donc préservée.

Nous voyons que la connaissance de ce qui nous détermine est essentielle pour faire usage de notre liberté.

La théorie freudienne

De même, l'hypothèse de l'inconscient freudien ne constitue pas une objection à l'existence de la liberté mais postule la présence d'influences supplémentaires à prendre en compte.

Les motifs inconscients participent bien au système causal mais ils ne sont pas pour autant proprement déterminants dans la mesure où, en prenant conscience de leur existence, nous pouvons agir sur ces penchants.

Pour reprendre le terme de Leibniz ils sont « inclinants » et non « nécessitants ».

Conclusion

Il convient alors effectivement de reconnaître l'inconscient pour tenter de définir ces éléments qui nous influencent.

Car, dès lors, nous devenons capables d'aller dans leur sens ou, au contraire, de tenter de nous en démarquer.

Le rôle de la psychanalyse consiste justement à nous aider à prendre conscience de ces motifs.

Au fond, ce n'est que si nous refusons de chercher à comprendre ce qui nous constitue que nous restons prisonniers de nos penchants et pulsions et donc, que nous ne sommes pas libres.