Peut-on concilier liberté et déterminisme ?

Puisque cette voie se révèle être une impasse efforçons-nous d'analyser d'un peu plus près cette liberté afin d'apercevoir les difficultés qui rendent son existence problématique.

• D'une part, il nous faut bien reconnaître que nous sommes soumis :

  • aux lois de la nature

    il ne nous suffit pas de vouloir voler comme un oiseau pour le faire, la gravité nous rappelle ici bien vite à la réalité

  • à la résistance d'autrui

    les règles édictées par le lycée, ou les parents, sont bien souvent vécues comme des contraintes qui limitent notre liberté.

• D'autre part, lorsqu'il nous semble que nous sommes libres, qu'est-ce qui nous prouve que nos actions n'ont pas pour origine des causes dont nous n'avons pas actuellement conscience ?

  En effet, un certain nombre d'éléments corroborent bien cette thèse.

  Sans même avoir recours à l'hypothèse de l'inconscient, nous constatons que, lorsque avec le recul du temps, nous tentons d'analyser nos actions, ces dernières qui nous semblaient, au moment où nous les avons réalisées, déterminées uniquement par notre volonté, semblent souvent, dans une perspective plus globale, répondre à un enchaînement causal.

  Il s'agit d'une reprise de l'idée développée dans le paragraphe : Pas d'expérience possible du possible.

Si nous étions déterminés tout autant que la pierre de Spinoza, alors la psychologie devrait proposer des résultats aussi solides que la physique.

Puisque ce n'est pas le cas : il y a de l'indétermination dans l'activité humaine.

Deux hypothèses s'offrent à nous :

• Soit l'univers est totalement déterminé :

  Si l'on ne peut pas prévoir l'avenir avec la même certitude que le passé, c'est uniquement parce que notre intellect est fini et qu'il ne peut embrasser l'ensemble des éléments qui forment la réalité passée, présente et à venir.

  Mais Dieu, s'il existe, possède nécessairement une telle connaissance.

• Soit il existe une part de hasard dans l'univers (ce que semble confirmer la mécanique quantique) :

  Alors notre incapacité prévisionnelle vient de cette très légère part de hasard absolu.

Dans un cas comme dans l'autre la présence de la liberté humaine n'est pas nécessaire pour rendre compte de la réalité.

Il n'en reste pas moins que nous continuons à ressentir cette liberté et tous les arguments précédemment proposés ne parviennent pas à nous convaincre définitivement que la liberté n'est qu'une illusion réconfortante.

N'y a-t-il pas une autre façon d'envisager la liberté qui nous permette de rendre compte de son existence effective sans pour autant nier le déterminisme ?