Peut-on concilier liberté et déterminisme ?

Ici, Descartes nous propose une manière différente de faire l'expérience de notre liberté et de prouver par là son existence.

« Lorsqu'une raison très évidente nous porte d'un côté, bien que, moralement parlant, nous ne puissions guère choisir le parti contraire, absolument parlant, néanmoins, nous le pouvons. Car il nous est toujours possible de nous retenir de poursuivre un bien clairement connu ou d'admettre une vérité évidente, pourvu que nous pensions que c'est un bien d'affirmer par là notre libre arbitre. »

Descartes, Lettre au Père Mesland (1645)

Il ne s'agit plus d'être indifférent à son action, mais bien au contraire de chercher à mettre en lumière les motifs qui nous poussent à agir de telle façon afin justement d'agir par opposition à ces motifs.

Nous savons alors ce qu'il convient de faire mais la certitude de pouvoir agir par opposition à ce qui nous détermine, nous prouve que notre acte dépend bien de notre volonté et non de causes étrangères.

Ce qui doit être, pourrait ne pas être, pourvu que nous le voulions.

La liberté, ici, est donc liée à un acte pour lequel nous percevons nettement ce qui nous détermine.

Une liberté qui est donc l'inverse d'une liberté d'indifférence (acte gratuit).

Nous devons ici être en état de prévoir et notre action et les effets de cette action, donc reconnaître la présence du déterminisme.

La raison pour laquelle Descartes insiste sur cette liberté d'opposition réside dans le fait que sans cette possibilité nous ne pourrions reconnaître l'existence de la liberté.

Cependant, cette capacité ne doit pas être réalisée en fait (c'est-à-dire effectivement, dans la réalité) mais il importe qu'elle existe en droit (comme un pouvoir que nous détenons sans l'utiliser).

De fait, Descartes ne préconise pas d'en faire usage.