Idéologie & Modernité

Idéologie

La question de la vision du monde : cette idée d'un monde que l'on conçoit et qui s'oppose aux autres conceptions du monde est une idée moderne.

Avant l'époque moderne cette question de la conception était inexistante dans la mesure où le monde était donné,

Pour parler de conception du monde il faut que ce monde soit perçu non comme une chose qui se donne à connaître mais comme l'objet d'une interprétation singulière de la conscience.

Cela ouvre la possibilité qu'il y ait d'autre conceptions concurrentes et que notre conception elle aussi est historique, qu'elle peut disparaître pour laisser place à une autre conception.

Nous ne sommes plus dans l'erreur ou la vérité mais dans la meilleur vision à un temps t.

La modernité

Pour passer à la modernité il convient de se reconnaître comme moderne c'est-à-dire se savoir autre.

Il y a le moderne et l'antique, je suis moderne.

Je m'oppose donc à des traditions, des œuvres, en un mots des idéologies que je juge dépassées.

Pour qu'une telle transformation s'opère il convient que je sache de quoi je parle, pour cerner la spécificité de la modernité il convient de l'opposer à l'Antiquité, donc de posséder un savoir de cette Antiquité.

L'Antiquité affirmait qu'il y avait un cosmos ordonné et que le rôle de l'homme était de découvrir l'agencement du cosmos, de tirer sa connaissance des choses mêmes, on passait donc du monde à nous.

Avec Descartes et Kant on renverse cette perspective.

Le sujet devient premier, ce que je découvre d'abord c'est ma conscience et l'élaboration de la connaissance se fait par la conscience.

La connaissance est alors fondamentalement humaine, en ce sens elle ne vaut que pour le sujet, elle ne dit rien du monde réel, elle est discours sur le monde et non description fidèle d'une réalité extérieure.

La connaissance est une construction humaine qui donne un sens là où il n'y en a pas nécessairement.

On ne peut en aucun cas saisir l'objet en soi.

S'intéresser au passé n'est plus alors un passe temps de collectionneur cela devient une nécessité pour se comprendre soi-même et permettre un devenir.

Il ne s'agit plus de faire une histoire de l'humanité mais de reconnaître que l'humanité elle-même se confond totalement avec son histoire.

La fission de l'atome

Aujourd'hui la nature n'est plus pensée comme immortelle.

Les espèces disparaissent, l'humanité est également vouée à périr.

Arendt estime que la fission de l'atome marque un tournant décisif

  • Jusqu'alors l'homme se contentait d'emprunter à la nature le matériau de ses produits fabriqués.

  • La fission de l'atome est, selon elle, d'une toute autre nature : nous modifions la nature elle-même. Nous amenons le fait humain au sein de la nature.

En quoi est-ce un problème ?

Le fait humain est attaché à l'imprévisibilité.

Faire entrer le fait humain dans la nature revient alors à faire pénétrer l'imprévisible dans le prévisible.

La nature cesse alors d'être ce qui persiste.

Conclusion

Ce qui avait amené Vico à considérer l'histoire comme la seule connaissance proprement accessible à l'homme devient caduc

Vico (1668-1744) prenant conscience que la connaissance monde nous resterait à jamais inaccessible dans la mesure où il était créé par Dieu s'intéressa à l'histoire seule matière produite par les hommes donc entièrement connaissable

Si, aujourd'hui, la modification de nature devient possible à travers la technique alors celle-ci devient humaine et accessible

Ainsi la science devient le savoir des savoirs