Les termes du pari
Introduction
Le chevalier de Méré était un libertin, amateur de jeu de hasard, de bagatelle, et de parties fines. Pour le persuader de changer de mœurs, le meilleur moyen est de lui présenter la religion, la foi, dans un pari, c'est là le langage qu'il comprend le mieux.
On parie soit que Dieu existe, soit qu'il n'existe pas. L'enjeu, c'est sa vie, le gain, c'est la vie après la mort.
Il ne peut être question ici d'attribuer des probabilités aux différents cas de figure possibles (la probabilité pour que Dieu existe/n'existe pas n'est pas quantifiable).
Dieu n'existe pas
Je parie que Dieu n'existe pas, et je mène une vie en conséquence : libertinage, plaisirs faciles, tentations de la chair, etc.
j'ai raison : Dieu n'existe pas, il n'y a pas de vie après la mort.
J'ai gagné au mieux, soixante années de vie légère que j'ai pu mener sans me soucier de rien.
je me suis trompé : Dieu existe, et juge les vivants et les morts
J'ai gagné soixante années de plaisir, mais j'y perds l'éternité en enfer.
Moralité : j'ai plus à perdre qu'à gagner si je parie que Dieu n'existe pas.
Dieu existe
Je parie que Dieu existe, et je mène la vie adéquate : abstinence, mortifications, etc.
Je me suis trompé : il n'y a rien après la mort.
J'ai perdu soixante ans de vie terrestre. Mais comme je suis mort, je n'aurai pas le loisir de le regretter.
J'ai raison : Dieu existe, je perds soixante ans, mais je gagne l'éternité au paradis.
Moralité : j'ai infiniment plus à gagner à parier que Dieu existe.