Le sens du pari
Nous parions tous
Nous parions tous, mais souvent sans le savoir.
L'athée, l'esprit fort qui n'envisage même pas la possibilité que Dieu puisse exister, qui ne se pose même pas la question, parie déjà, sans le savoir et choisit la plus mauvaise solution de toutes : il risque le plus gros.
Humilier la raison
Le but de Pascal est d'humilier la raison, il utilise la raison, le raisonnement pour montrer qu'en ce domaine, elle doit s'incliner devant la foi, qu'il y a une vérité sensible au cœur seulement.
Son but n'est pas de convaincre de croire en Dieu. La foi reste un acte qui ne se commande pas et surtout pas par un raisonnement. Croire en Dieu par peur de l'enfer n'est pas croire.
Son but est plutôt de rabattre la superbe de la raison qui trop souvent méprise les mystères de la religion. L'homme raisonne trop, raisonne là où il n'y a plus à raisonner, mais à croire.
Ce n'est donc pas à la raison de légiférer en matière de foi, on ne peut rien démontrer (contre Descartes), on ne peut que renvoyer l'homme à son sentiment.
Mais il reste à lui faire comprendre le sens de son engagement : la question est trop grave pour la traiter avec désinvolture, pour s'en remettre à la seule raison.
Pascal n'utilise un raisonnement que parce qu'il s'adresse à un raisonneur. Et tout ce qu'il lui apprend, c'est que la raison elle-même commande de croire.
C'est le sens qu'il faut donner à la célèbre citation : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas »
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