Les règles classiques de la définition du Beau

Il en découle pour l'art classique un certain nombre de critères qui permettent de déterminer la Beauté d'un objet (qu'il soit matériel ou non).

Plus on se rapproche de la perfection de ces critères plus on approche de la beauté idéale.

Intégrité et totalité

L'objet doit être achevé et contenir tout ce qu'il doit.

L'esquisse n'est donc jamais belle

Ordre et harmonie

La beauté doit faire système. Les parties doivent correspondre entre elles et s'harmoniser en un tout cohérent.

Ainsi l'objet doit pouvoir exister indépendamment du reste du monde, se suffire à lui-même.

Simplicité et unité

L'objet ne doit pas contenir plus que nécessaire.

Tout ce qui vient surcharger un objet empêche de retrouver la pureté du concept.

La parure est un artifice qui masque la véritable beauté. cf. Socrate

On retrouve cette exigence dans les quatre unités du théâtre (lieu, temps, action et caractère)

Immobilité et sérénité

Comme le concept, la beauté reste égale à elle-même à travers le temps et l'espace.

Le mouvement, c'est l'accident[1], or la beauté est le reflet de l'essence.

Félicité

Le bonheur, à l'âge classique, est indissociable du Bien (les méchants ne peuvent être heureux).

Et le Bien indissociable du Vrai, ces trois notions (avec le Beau) sont donc nécessairement liées.

Il ne peut donc y avoir de beauté du mal.

Clarté

La lumière est le symbole de la clarté de l'esprit.

L'ombre, les ténèbres, le flou s'opposent donc à la beauté.

Vérité

Nous l'avons vu avec le Bien : « seul le vrai est aimable » (Boileau)

Sont donc laids le faux, le contradictoire, l'invraisemblable et le mensonge.

Conclusion

Pour l'âge classique le Beau est fondé théoriquement (la question de ce qu'il est ne se pose plus)

On peut bien entendu commettre des erreurs de jugement mais cela ne remet pas en cause le concept de Beauté.