Le problème esthétique
Art et industrie
Le domaine artistique est souvent resté en marge des processus de production des objets utilitaires.
Nous pourrions à ce titre considérer que parce que les oeuvre d'art sont dégagées de cette utilité pratique primordiale, elles se concentrent sur ce qui dans l'objet utile déborde l'utilité. Elle réalise l'objet pour l'objet et non pour une fonction extérieure à l'objet.
On comprend pourquoi la majorité des artistes ont, dans un premier temps, condamné le mode de production industriel.
Un rapport conflictuel
Un grand nombre d’artistes considèrent que l’industrie détruit l’humanité des objets, le monde sombre dans un simple rapport à l’utile.
En témoigne notamment cette affirmation de Baudelaire[1] :
« Cela tombe sous le sens que l’industrie, faisant irruption dans l’art, en devient la plus mortelle ennemie, et la confusion des fonctions empêche qu’aucune ne soit bien remplie. La poésie et le progrès sont deux ambitieux qui se haïssent d’une haine instinctive, et quand ils se rencontrent dans le même chemin, il faut que l’un des deux serve l’autre. »
Une volonté d'intégration
D’autres artistes pourtant vont s'efforcer de réconcilier art et industrie.
Ils s’emparent des transformations induites par l’industrie sur le monde et ce pas uniquement de manière critique.
Voir notamment les Usines d’Agnère de Van Gogh.
II s’agit moins de dénoncer les ravages de l’industrie que d’intérioriser les conséquences de cette nouvelle réalité humaine.
Vers une nouvelle esthétique
Certains vont même plus loin en considérant que l'industrie va permettre de définir de nouvelles normes esthétiques.
Ainsi, au XIXe Cole[2] notamment considère que de nouvelles valeurs émergent avec l’industrie, la position centrale de la fonction notamment.
Il conviendrait alors de penser la beauté à travers l’accord entre la forme et la fonction.
Il appelle de ses vœux une recherche artistique qui aurait pour objet la définition de ces nouvelles valeurs esthétiques.